Une histoire
Il faut rechercher l’origine du nom de La Solitude dans la règle de la communauté de la Sainte Famille. « Elles (les sœurs) prient par une vie cachée en Dieu dans le silence de Solitude pour Sa gloire et le salut du monde »
Alain Labatut
Le clair obscur des archives ne permet pas de situer avec netteté l’origine du Domaine de La Solitude. Pas plus qu’il n’est possible de dater avec précision le début de sa vocation viticole, même s’il est légitime de penser qu’elle se confond avec la très ancienne émergence du vignoble dans la partie nord des Graves.
Le seul point d’ancrage historique tangible réside dans la présence, en bordure des bâtiments d’exploitation, d’un corps de logis de style classique, baptisé « l’Ermitage », dont il est acquis qu’il fut un rendez-vous de chasse de Montesquieu.
En réalité, ce n’est guère qu’à partir du XIXéme siècle et de l’implantation de la communauté de la Sainte-Famille à La Solitude que l’on possède une historiographie explicite du Domaine…
Les origines d'une terre de communion
Le contrat qui unit la communauté de la Sainte Famille et la terre de Graves remonte à 1831. Les premiers disciples de Pierre Bienvenu Noailles – trois femmes dont sa propre soeur – s’installent alors dans l’Ermitage et partagent leur temps entre les travaux des champs et la direction d’un orphelinat.
L'émergence du vignoble
Concurrencé par les cultures vivrières avec lesquelles il cohabitait, malmené par la succession de crises et de guerres qui ont émaillé la seconde partie du XIXème siècle et la première partie du XXéme, le vignoble de La Solitude a longtemps hésité à donner sa véritable mesure.
Lors de la vague porteuse des années 70, l’Association Caisse d’Encouragement Missionnaire (ACEM), qui assure la continuité de la société de commerce gestionnaire du vignoble, créée dès 1854 par le Père Pierre Bienvenu Noailles, décide, en accord avec les soeurs, d’en confier l’administration à des intervenants extérieurs.
Cette décision portera ses fruits et l’image du vignoble de la Solitude intégrera peu à peu le concert de la production des Graves du nord. Dans les années 80, sa signature s’améliore indéniablement et il produit des vins de facture honorable.
La révélation d’un grand vin
« Le contact avec les soeurs avait été très positif. Au-delà des qualités prometteuses du terroir, j’étais sensible à la dimension spirituelle qui imprégnait l’ensemble des lieux. Nous avons scellé quelque chose qui était plus qu’un contrat, un engagement de ma part qui contenait une notion de devoir… Aujourd’hui, je peux dire que je suis profondément attaché à cette propriété.
La durée du bail, telle que nous l’avions souhaitée, ouvrait des perspectives à long terme. Nous avons ainsi pu faire un véritable travail de fond, sans souci de rentabilité immédiate, en misant sur l’avenir…